Une visite aø Paris en Mai 06

                                                 Le museùe d’Orsay

                                                                 TN Minh Taâm

             Le museùe d’Orsay est l’un des plus ceùleøbres du monde.  Son origine eùtait une ancienne gare, construite en 1900 au bord de la Seine, et c’eùtait le peintre Edouard Detaille qui exprimait son ideùe involontaire que : ‘La gare est superbe et a l’air d’un palais des Beaux-Arts, et le palais des Beaux-Arts ressemble aø une gare, je propose aø Laloux de faire l’eùchange s’il en est temps encore.’

            Quatre vingt-six ans plus tard, cette ideùe est devenue reùaliste lorsque la gare cessait de fonctionner le 23 novembre 1939.  Apreøs la fermeture permanente de son hoâtel en 1973, la Direction des Museùes de France a proposeù un projet d’y eùtablir un museùe qui preùsentait l’ensemble des oeuvres d’art du XIX sieøcle (1848-1914).

            En 1979, l’ eùquipe ACT Architecture (Renaud Bardon, Pierre Colboc, Jean-Paul Phillippon) est choisie pour la transformation de la gare en museùe et en 1980, l’architecte italienne Gae Aulenti venait pour collaborer  l’eùquipe.  Enfin en 1984-85, apreøs trois quarts d’un sieøcle dense et feùcond, le symbole d’une eùpoque a reùaliseù victorieusement : Le Museùe d’Orsay.

                   

          Effleurant la moderniteù classique en 1848 avec Ingres, Delaunay ou Gustave Moreau, Falguieøre, etc. nous arrivons au temps des Impressionnistes avec la peinture de la nouvelle peinture.

            Pour eùchapper au conformisme ambiant, certains artistes se tournent vers les museùes  afin d’eùtudier directement les maitres du passeù comme Ingres, Delacroix etc. et aø creuser leur propre sillon.  Au nombre de ceux-ci, Degas et Manet se distinguent comme des figures essentielles de la nouvelle geùneùration : Les Impressionnistes.[1]

            Dans ce groupe, on voit aussi les autres noms ceùleøbres comme : Monet, Renoir, Caillebotte, etc. et graâce aø la ‘geùneùrositeù de multiples collectionneurs, depuis le legs de Caillebotte, le museùe d’Orsay posseøde le plus bel ensemble de tableaux impressionnistes au monde.[2]

            Pendant ma visite au museùe d’Orsay, je ne fais attention surtout aux peintures de ces artistes.  Ce n’est pas parce que j’ai tout compris leurs tableaux mais car j’ai deùjaø appris quelque chose sur les Impressionnistes au cours de la civilisation française du 19ieøme sieøcle.

            D’abord c’est Renoir avec son tableau ceùleøbre ‘Le Bal du Moulin de la Galette’ qui atteignit 406 millions de francs français, faisant de Renoir le peintre français le plus cher au monde.

                   

            Pierre- Auguste Renoir est neù aø Limoges en 1841, sa famille s’installe aø Paris en 1845.  Deøs l’aâge de treize ans, il travaille comme apprenti peintre, peignant des fleurs sur des plats de porcelaine.  Ce premier apprentissage laissera une certaine trace sur son art toujours deùcoratif malgreù son reùalisme ulteùrieur.

            En 1862, Renoir entre dans  l’Atelier Gleyre et se lie d’amitieù avec Monet, Sisley et Bazille ; quelque temps plus tard il rencontre Pissarro et Ceùzanne.  Il expose au salon en 1864 mais c’est seulement en 1867 que Lise, le portrait de son modeøle Lise Trechot est accepteù.  Sa peùriode impressionniste la plus importante se situe entre 1874 et 1879.’[3]

            Encore un peu sur les deùtails historiques, nous savons que le moulin de la galette est le seul moulin aø vent qui est situeù aø Montmartre aø Paris dans le 18ieøme arrondissement.  Il est visible depuis la rue Lepic.  Autrefois Montmartre eùtait couronne de moulins aø vent et ces moulins laø ne servaient pas uniquement aø moudre le bleù ou aø concasser les mateùriaux neùcessaires aux manufactures mais ils eùtaient aussi un but de promenade dominicale pour les parisiens.

            En 1814, lors du sieøge de Paris par les cosaques, le dernier Debray finit aø clouer sur les ailes de son moulin au terme d’une deùfense deùsespeùreùe.  Sous la Restauration, son fils, Nicolas Charles Debray, a transformeù le moulin en salle de bal ouø se trouvaient des artistes, des ouvriers et des jeunes filles pour danser des apreøs-midis  entiers dans l’ambiance du jardin composeùe de treillis vert comme on peut le voir sur l’œoeuvre de Renoir.’[4]

                   

            D’apreøs Georges Rivieøre, biographe d’Auguste Renoir, ce tableau aurait eùteù peint ‘entieørement sur place’ et c’est la premieøre fois que le peintre se lance dans une composition aussi eùlaboreùe ou les jeux de lumieøres complexes s’accordent avec des figures en mouvement.’[5]

            En admirant la peinture, nous trouvons un sentiment de fraicheur et de gaieteù qui s’eùtend sur les visages des personnes et d’harmonie des gammes de couleurs varieùs des veâtements qui se distingue sur le fond du tableau.  C’est exactement une composition ravissante de couleur dont Renoir a voulu exprimer : ‘Je fais de mon mieux, je ne dessine pas pour ennuyer les gens mais pour les amuser, pour attirer leur attention sur ce qui vaut la peine et qu’on ne voit pas toujours.’[6]

            Et puis nous arrivons  aø ‘Rue de Paris, temps de pluie’ de Gustave Caillebotte.  Caillebotte naquit en 1848 dans une famille commercante treøs aiseù.  Ingeùnieur de profession mais aussi ancien eùleøve de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, deøs 1874 il rencontra Degas, Monet et Renoir et apreøs il les aida aø organiser la premieøre exposition des Impressionnistes aø Paris cette meâme anneùe.

            Le style de Caillebotte est souvent plus reùaliste que celui de ses amis impressionnistes.  Le peintre s’illustrera particulieørement dans les vues des rues de Paris faites depuis des balcons eùleveùs, dans des sceønes de la  vie ouvrieøre (Les raboteurs de parquet, 1875), dans des paysages naturels et dans des sceønes nautiques (Le bassin aø Argenteuil, 1882).[7]

                   

            Ses dessins refleøtent souvent une belle veùriteù de la vie humaine comme dans ‘Rue de Paris par temps de pluie, 1875.’  Nous reùalisons que c’est l’intersection des rues de Turin et de Moscou dans le quartier de l’Europe  aø Paris. ‘L’agencement des immeubles et des personnages, ainsi que la lumieøre et les couleurs, sont proches de la  version deùfinitive.’[8]

            De plus nous admirons la peinture, de plus nous trouvons familier avec les personnes, surtout un monsieur et une dame aø premieøre vue.  Il y a quelque chose qui refleøte notre vie quotidienne, notre vie reùelle avec les appartements modernes, les lampes eùlectriques et les gens pas trop presseùs  aø rentrer chez eux mais  aø flaâner sous la pluie.

            Quant aux autres impressionnistes comme M. Renoir a choisi le bal, M. Degas, le theùaâtre et le cafeù-concert, M. Caillebotte a certainement choisi la rue pour mieux exprimer son theøme favori aø la vie moderne.

            La quatrieøme peinture se donne sur la ‘Vue du canal Saint-Martin aø Paris’ de Sisley.  Je fais un peu attention aø Sisley car j’ai deùjaø visiteù la porte Saint-Martin et  ai acheteù deux cartes postales photographieùes sur le canal Saint-Martin. Graâce  aø cette petite information, je voudrais comprendre un autre artiste du mouvement impressionniste.

                   

            Alfred Sisley, qui est neù 30 octobre 1839 aø Paris mais de nationaliteù britannique d’une famille musicienne, preùfeùrait se destiner aø la peinture plutoât qu’au commerce.  Apreøs avoir fait connaissance de Renoir,  Monet et Bazille en 1862, deøs 1863, les quatre amis ont souvent reùuni ensemble dans la foreât de Fontainebleau pour travailler en plein air.

            Comme nous avons suivi la liste des oeuvres de Sisley, nous trouvons qu’il ‘choisit inlassablement pour sujet de ses tableaux le ciel et l’eau animeù par les reflets changeants de la lumieøre dans les paysages de Paris ou la reùgion de Louveciennes, etc.  Treøs sensible  aø l’eùcoulement des saisons, Sisley aimait aø traduire le printemps avec les vergers en fleurs, mais la campagne hivernale et enneigeù et l’immensiteù de l’eau attireørent particulieørement Sisley aø deùcouvrir le silence et le mysteøre de la nature comme ‘Vue du canal Saint-Martin (1870), Le canal Saint-Martin (1872), Rue de la chausseùe aø Argenteuil (1872), L’inondation aø Port Marly (1876) ou Le repos au bord d’un ruisseau (1878), etc.[9]

            En effet, le canal Saint-Martin a eùgalement inspireù Alfred Sisley aø le dessiner deux fois et ce sont ces premiers tableaux laø qui font le nom de Sisley un peintre impressionniste ceùleøbre au XIX sieøcle.

                   

            Maintenant nous abordons aux chef-d’oeuvres de Edouard Manet.  Manet, neù aø Paris le 23 janvier 1832- mort  aø Paris le 30 avril 1883, est un peintre français majeur de la fin du XIX sieøcle. ‘Issu d’une famille bourgeoise, artiste dans l’aâme, Manet refuse de s’engager dans les eùtudes de droit et choisit treøs vite aø peintre et apreøs  aø deùveloper librement son propre style.’[10]

            Ses tableaux ouvrent la voie aø la peinture moderne et font de Manet le chef de file des artistes d’avant-garde et l’un des peøres de l’impressionnisme.  Au milieu de ses  oeuvres disposeùes au museùe d’Orsay comme ‘Lola de Valence, Olympia, Le balcon, etc. je m’arreâte au tableau ‘Clair de lune sur le port de Boulogne (1869).’

            Ici, Manet nous exprime sa source d’inspiration ineùpuisable qu’il aimait tant ; ce sont les sujets naturalistes : les peâcheurs, les marines, l’univers de la mer, l’eùnergie, le courage . . . Rappelons-nous que Manet, aø 16 ans, a embarqueù en 1848 sur le bateau-eùcole Havre et Guadeloupe aø destination de Rio de Jainero, en qualiteù de simple pilotin ; et apreøs cette expeùrience lui a donneù l’inspiration aø dessiner les sujets de nature.

            Dans ‘Clair de lune sur le port de Boulogne,’  Manet a peint le retour d’un bateau de peâche aø la nuit et l’attente des femmes de marins, sous la lumieøre laiteuse de la lune.’[11] L’œoeuvre, tout aø la fois pleine d’ombre et de lumieøre seulement, nous donne un sentiment de solitude et de peine de la vie humaine.

                   

            On reùsume souvent l’art impressionniste au rendu du plein air et aux effets de lumieøres mais ces caracteùristiques ne sont toutefois pas applicables aø Degas lorsqu’on admire ses peintures par exemple ‘L’absinthe’ ou ‘Le deùfile.’

            Fils du riche banquier Auguste de Gas et de Ceùlestine Musson, Edgar Degas naquit aø  Paris le 19 juillet 1834 et grandit dans une famille de haute bourgeoisie.  Il fit ses eùtudes au lyceùe Louis-le- Grand aø Paris et apreøs s’engageait au monde de peinture, en particulier aø Ingres et Delacroix.

            A travers ses oeuvres, Degas a renoueù un pont entre deux eùpoques ; il a relieù le passeù au plus immeùdiat preùsent avec ses maitres ‘Ingres, la tradition du dessin,’ et ‘Delacroix, la couleur et le mouvement.’[12]

            Degas se passionnait treøs toât pour les courses de chevaux, puis pour la danse, l’opeùra, les cafeùs-concerts et la vie quotidienne par lesquels il mit progressivement une ‘nouvelle peinture’qui s’epanouiera des anneùes suivantes.

            Lorsque j’ai regardeù pour la premieøre fois la peinture ‘Le deùfile’ au museùe d’Orsay, je n’ai rien compris car en effet, les chevaux dans ce tableau semblent en repos sauf un seul cheval qui est en train de galoper.  Les jockeys, pas de mouvement, restent immobiles sur leurs chevaux.  Il n’y a pas d’action comme les chevaux de courses.

                   

            Mais apreøs avoir lu les critiques sur ‘Le deùfile’ de Degas, je comprends peu aø peu l’ideùe du peintre qui nous a voulu donner aø la fois l’impression de mouvement et d’immobiliteù.  Le tableau est reùaliseù majoritairement dans les tons beiges ; le ciel est constitueù de tendances grises et bleuaâtres, les sombres des chevaux accentuent le caracteøre voile, plutoât sombre de l’atmospheøre geùneùrale.  Les seules taches de couleur apparaissent dans le public et sur les tuniques des jockeys qui sont, en effet, les deux tempeùratures de couleurs : chaudes et froides, meâlant meùlancolie et enthousiasme et favorisant un long moment de reâverie devant l’œoeuvre.’[13]

            Cependant avec ‘L’absinthe,’ Degas nous donne un plus leùger soupir.  D’apreøs le livre ‘Les Impressionnistes’ la femme dans le tableau est un ceùleøbre modeøle nommeùe Ellen Andreù tandis que l’homme est le graveur Marcellin Desboutins.

            L’air pensif, les eùpaules basses et le dos courbeù, la femme perdait son regard dans le vert abime de son verre d’absinthe.  Ses veâtements et son chapeau sont simples et son allure est si triste.  A son coâteù, un homme, qui se tenait accoudeù aø la table, fumait avec une pipe.  Il avait une barbe et semble plus aâgeù qu’elle.

            Il y a quelque chose de contraste entre ces deux personnages.

            L’un, le dos droit et le regard fixe, l’autre affaisse, donnant une impression d’impuissance et toujours ce verre d’absinthe qui troânait sur sa table.  Cette femme paraissait si douce et si fragile.  Sa tristesse se lisait tant sur son visage et dans son attitude que dans le sucre en feu de son absinthe.  Tout repreùsentait une meùlancolie feùminine.’[14]

                  

            C’est le caracteùristique particulier de Degas, c’est son art d’impression qui lui a fait l’un des artistes impressionnistes les plus ceùleøbres de France.

            Paris, on ne l’oubliera jamais.

       


[1] Isabelle Cahn: Le musée d’Orsay, page 52.

[2] Stephane Guegan, ibid. page 74.

[3] Renoir: http://art.mygalerie.com

[4] Moulin de la Galette: http: fr.wikipedia.org.

[5] Le Bal du moulin de la Galette: www.ekomklub.com

[6] Ibid.

[7] Caillebotte: www.impressionniste.net

[8] Ibid.

[9] Sisley: http://fr.wikipedia.org

[10] Manet: http://fr.wikipedia.org

[11] Ibid.

[12] Degas: http://fr.wikipedia.org

[13] Degas: www.imageimaginaire.com

[14] Ibid.